Paiement sans contact pour les artistes de rue à Londres
Pas de petite monnaie ? Pas de problèmes. À Londres, il est désormais possible de donner de l’argent à des artistes de rue grâce au paiement sans contact.
La mairie de Londres teste le déploiement d’une solution de paiement sans contact pour rémunérer les artistes de rue ou dans le métro.
Pour accompagner cette initiative, le maire de Londres Sadiq Khan a sollicité une entreprise suédoise, iZettle, une pépite qui a été rachetée le 18 mai 2018 par PayPal pour l’importante somme de 2,2 milliards de dollars. Depuis la création de l’entreprise en 2010, elle développe divers services et terminaux de paiement. Le terminal de paiement peut se brancher sur un smartphone. Les passants peuvent ensuite passer leur carte bancaire sur le lecteur, afin de donner un montant fixé par l’artiste. Le système fonctionne aussi avec les smartphones dotés d’applications de paiement
L’initiative est déjà testée depuis plusieurs semaines auprès d’artistes partenaires. L’idée est de leur permettre de continuer à être rémunéré, même si les passants n’ont pas de pièces de monnaie sur eux. Les artistes de rue doivent s’adapter à un futur sans argent liquide, sans une adaptation de leur part, ils sont amenés à disparaître.
En revanche, la mairie de Londres ne précise pas si cet équipement est fourni gratuitement, et si les artistes doivent débourser des frais de location ou des taxes sur les montants récoltés de cette manière.
Le paiement sans contact en plein essor
Le paiement sans contact se développe rapidement dans le monde. En France, le nombre de transactions réalisées avec des cartes sans contact a augmenté de 112% entre 2016 et 2017, d’après le groupement des cartes bancaires CB. Cette évolution met en danger certaines pratiques qui nécessitent des pièces de monnaie, et qui ne peuvent pas forcément s’adapter. Des pays comme la Chine sont plus en avance que les autres: il est commun d’y payer des petites sommes ou même de laisser un pourboire à l’aide d’un QR Code sur son smartphone. L’Inde a aussi, de manière spectaculaire, entamé un large processus de démonétisation pour privilégier le paiement en ligne. Néanmoins, comme le fait remarquer le média américain The Verge, il est probable que cette révolution laisse de côté les personnes qui ne peuvent pas s’équiper de lecteurs adaptés ou de téléphones récents. C’est notamment le cas des personnes sans domicile fixe. Les associations d’aide aux sans-abri sont désormais obligées de s’adapter, en s’équipant de bornes ou de colliers dotés de puces, pour aider ceux dans le besoin.
A l’origine, un outil développé pour les entreprises
Des centaines de milliers de petites entreprises à travers l’Europe utilisent la plateforme iZettle pour accéder à des outils financiers qui leur permettent d’être payés, de vendre plus intelligemment et de développer leur activité. Fondée à Stockholm, la startup est née avec l’ambition d’aider les petites entreprises en premier lieu.
Son premier produit, conçu par le fondateur Jacob de Geer, était un petit lecteur de cartes à puce. Depuis, les outils d’iZettle ont évolué, y compris son Reader, qui est sans contact depuis 2015. De plus en plus de personnes utilisent le paiement sans contact pour payer leur produits, la start up s’est alors assurés que les terminaux puissent traiter des paiements faits en espèces, en carte, avec des mobiles ou des appareils connectés .
Le lien entre iZettle et le maire de Londres s’est fait sous la protection de de Busk In London, une initiative pour encourager les artistes qui se produisent dans la rue, soutenue par la mairie londonienne. Busk in London et les musiciens de rue avaient notamment remarqué que de moins en moins de gens transportaient de l’argent liquide sur eux.
Pour l’heure, la mise en place du paiement sans contact pour les artistes de rue en est encore à ses débuts. Charlotte Campbell est l’une des artistes qui a commencé à utiliser la fonctionnalité des paiements répétés d’iZettle, qui permet aux personnes de fixer un montant et d’accepter des contributions en continu, et elle a déjà remarqué une augmentation dans ses revenus.
Un montant choisi par l’artiste
L’artiste qui souhaite utiliser le lecteur d’iZettle fixe le montant des dons qu’il ou elle souhaite recevoir. Les passants peuvent ensuite présenter leur carte de paiement vers le terminal de paiement, et contribuer sans que cela n’interrompe la prestation artistique. De son côté, iZettle prend une commission sur les transactions effectuées, de l’ordre de 1,75 % du montant total.
Après une phase de test réalisée avec Busk In London, iZettle et la mairie de Londres ont lancé le dispositif officiellement. L’objectif est d’ouvrir cette fonctionnalité à d’autres vendeurs comme des organisations caritatives et des ONG mais leur souhait est qu’elle soit pertinente pour tout type de commerce, comme dans les festivals ou les musées.
Développer le paiement sans contact dans des festivals ou des musées
L’entreprise estime enfin que ce nouvel outil pourrait davantage inciter les passants à rétribuer les artistes de rue. Les paiements sans contact sont déjà largement utilisés au Royaume-Uni.
70 % des paiements d’iZettle au Royaume-Uni sont sans contact. »
À l’heure où certaines marques nourrissent des ambitions « fintech » parfois déroutantes par exemple, transformer des objets connectés en cartes de paiement , l’idée de rétribuer des artistes de rue grâce au paiement sans contact semble judicieuse.
L’initiative pourrait-elle inspirer un projet similaire dans l’hexagone ?
Sollicité à plusieurs reprises, la RATP (Régie autonome des transports parisiens) s’est montrée intéressée par l’initiative londonienne.
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